Un circuit impitoyable aux côtes ultra raides et aux descentes hyper techniques
Jeudi 30 septembre, 4h30, le réveil sonne, le voyage vers l’île d’Elbe peut commencer. Près de neuf heures plus tard, Sébastien Carabin et Maxime Dony posent pied sur le sol toscan des Championnats du monde de marathon VTT. Le paysage est magnifique mais le tourisme ne sera pas à l’ordre du jour. Sur papier, 115 km et 4.500 m de dénivelé positif attendent nos deux spécialistes de cette discipline aux distances hors normes. La reconnaissance d’une partie du parcours donne le ton, cela sera une course de « Survivors »: les pentes sont raides et longues, les descentes sont techniques, il n’y aura aucun moment de répit. Une vraie course d’usure
Samedi 2 octobre, 8h30, on retrouve sur la ligne de départ les grands noms du marathon mais aussi du cross-country. L’équipe Scott-Sram MTB a fait le déplacement, le nom de Nino Schurter est sur toutes les lèvres. Les Allemands et les Suisses sont venus en nombre, une délégation tout en qualité et en quantité avec une quinzaine de coureurs au départ. Dès le premier tour, on retrouve aux avants postes, les grandes nations du marathon mais aussi les coureurs de cross-country qui affichent leurs prétentions. Au cours du deuxième tour, les premiers signent de fatigue se font ressentir, les organismes sont mis à rude épreuve. Les abandons vont se succéder aux alentours de la quatrième heure de course.
Après plus de 6 heures d’effort, le nouveau Champion du monde marathon franchit la ligne d’arrivée : l’Allemand Andreas Seewald (6 h 02.03) suivi du Colombien Diego Alfonso Arias Cuervo (6 h 04.27) et du Portugais Jose Dias (6 h 07.34). Le biker d’Otegem, Wout Alleman, réalise une incroyable performance en prenant la 4e position en 6 h 11.30. Recruté par DMT Racing, il démontre qu’il a sa place parmi les ténors.
Pour nos deux Wallons, c’est logiquement plus compliqué. Le premier à en terminer est Sébastien Carabin (7 h 08.07). Après avoir réalisé une bonne première moitié de course, pointant aux alentours de la 25e position, le citoyen d’Andrimont faiblit après 4 heures d’effort. Alors que 50km l’attendent encore, il devient difficile de s’alimenter. Un arrêt de près de 5 minutes au 2e ravitaillement du troisième tour lui permettra de reprendre un peu de force et de rejoindre la ligne en 50e position. « Un superbe parcours mais aussi un des plus durs que j’ai vus, tellement c’était long éprouvant, explique-t-il. J’étais bien parti et les jambes tournaient bien. Je suis remonté sur Pierre Billaud avec qui j’ai fait un bout de chemin avant de commencer à faiblir. Je me suis un peu refait dans la dernière heure de cours mais bon… Un Top 40 était peut-être à ma portée mais cela devient dur de performer en Elites tellement le niveau devient élevé. S’entrainer davantage est impossible avec la vie que je mène désormais. Mais je reste content d’avoir été au bout. » Pas évident de combiner vie professionnelle et vie de famille tout en luttant avec des pros!
Dans son sillage, Maxime Dony prend, lui, la 63e place (7 h 28.36,2). Pour le Brabançon, 5e des Championnats de Belgique, la course s’est jouée au mental à défaut de sensations. « Départ samedi à l’aveugle avec une ambiance et atmosphère complètement dingue… A l’image du circuit qui est proche de la démesure : Des véritables murs, et le mot est faible, qui se terminent constamment par des descentes techniques et engagées: un XCO version XXL avec aucune place pour la récupération, mais beaucoup d’encouragements qui font du bien. Au niveau des sensations, c’est un zéro pointé pour ma part… Je suis hanté par l’idée de ne pas terminer comme en 2019 et je me sens coincé dans un faux rythme. Après avoir voulu arrêter au moins 100 fois, je finirai quand même au moral. » 63e sur 122 d’un Championnat du monde qui offrait finalement 117 km et 4.800m de d+, beaucoup voudraient en dire autant!
Avec plus de 54 abandons sur les 122 partants, on ne peut que saluer la performance et la détermination des « finishers »wallons qui, à peine rentrés, sont déjà tournés vers le Roc d’Azur!
Alyssa Lurquin