La première expérience des pavés pour certains

Si Paris-Roubaix représente un monument chez les pros, c’est tout aussi vrai pour les juniors. Une course mythique et une arrivée sur le Vélodrome qui a vu quelques futurs grands s’imposer chez les moins de 19 ans: on retiendra la victoire en 2017 du champion olympique VTT, Thomas Pidcock, le succès en 2012 de l’ex- champion du monde Mads Pedersen, la seconde place en 2008 de Peter Sagan, pour ne citer qu’eux.

Inutile de dire que cette 19e édition représentait donc un tout grand rendez-vous pour les six coureurs du Team Wallonie. Au menu,  111 bornes et dont 29 de tronçons pavés menant au Vélodrome de Roubaix. Samedi, le rendez-vous avait été fixé au centre Adeps « Le Grand Large » de Péronnes. Depuis le matin, une pluie diluvienne s’abattait sur le Nord. Les pavés seront glissants, la boue omniprésente. Si la tension était déjà palpable au sein de l’équipe, ces conditions l’ont fait monter d’un cran.

Les objectifs du directeur sportif, Kevyn Ista, sont clairs: vu le niveau et les condition, rallier Roubaix avec un maximum de coureurs et avec le moins de dégâts possible. Pour s’y préparer, une veille de course comme les pros: massage et souper pour les coureurs, peaufinages des vélos pour les mécanos. L’équipe du centre Adeps est aux petits soins pour tout le monde, la nervosité laisse place à quelques sourires.

Arrive le grand jour, un dimanche en Enfer. Après des semaines de préparations, il est temps d’y aller, entre appréhension et excitation. Théo Lowie confie avoir coché cette case dans son calendrier depuis plus d’un mois et demi. Pour Noah Detalle, c’est l’occasion de faire prendre part à la course de ses rêves. Le départ s’effectue sur les chapeaux de roues, les chutes et les crevaisons s’enchaînent dès les premiers kilomètres, et ne s’arrêteront pas avant l’arrivée. C’est le chaos, dans le peloton et dans les voitures. Le coach, qui a pourtant disputé six fois Paris-Roubaix chez les pros, avouera qu’il n’avait jamais stressé autant sur les pavés!

Ses coureurs, eux, vont vivre des expériences diverses. Pour Hugo Wertz, qui espérait avant tout prendre du plaisir et de l’expérience, le plaisir fut de trop courte durée. Une chute après 20 km mettra fin à son aventure expérience avant même d’avoir pu affronter les premiers pavés. La déception et un poignet luxé auront le don de redoubler son envie pour le printemps prochain. Si Tom Derreveaux a lui aussi dû rendre les armes durant la bataille, les autres ont pu aller au bout.

Noah et Théo Théo se sont battus de bout en bout au sein d’un peloton très nerveux. Frotter, éviter les chutes, rester placé, l’objectif consistait avant tout à s’accrocher, à tout prix. A ce jeu-là, il faut des jambes et surtout de la chance. Gênés par les chutes ou un rien en retrait au mauvais moment, il prennent les 27e et 35e places. Derrière eux, Lucas Jacques et Baptiste Snoeks ont bagarré eux aussi pour rallier le vélodrome, hors délais, mais à l’arrivée.

Terminer Paris-Roubaix, dans des conditions climatiques que l’on n’avait plus connues depuis 20 ans, c’est une expérience et à coup sûr  un palier de franchi au niveau du caractère. Bravo les gars, l’Enfer du Nord, vous l’avez vaincu. Et certains y retourneront!