Le pilote du Team Target veut acquérir un niveau… olympique

« Se mesurer aux meilleurs pour devenir plus fort », telle est la devise de Thibaut Stoffels. Un principe qui peut paraître logique mais n’a rien d’évident dans une monde où on privilégie (trop) souvent le court terme et les résultats concrets. Attention, il ne se plaint pas de ses performances 2021 avec des finales en Coupe du Monde U23 et une première finale en Coupe d’Europe Elites, au Portugal.

De quoi dresser un bilan satisfaisant de cette saison, la deuxième chez les Elites. « Je suis effectivement très content, j’ai bien évolué par rapport à l’an dernier, confirme Thibaut. 2020 s’assimilait à ma première année chez les Elites, une année… sans course où il était difficile de se comparer aux autres. Autant en Juniors je connaissais mon niveau, autant-là ce n’était pas évident d’objectiver. » D’où le côté rassurant et motivant des prestations réussies ces derniers mois. « J’étais un peu surpris mais forcément heureux d’avoir atteint un tel niveau, juste derrière des grands noms en Elites. »

En effet, chez les moins de 23 ans, il s’est déjà hissé au rang des meilleurs lors des manches mondiales, même s’il n’en fait pas une fierté excessive. « Cette catégorie représente une bonne transition après les Juniors mais cela me laisse un petit goût de trop peu. Je tire ma motivation des confrontations avec plus fort que moi, c’est la meilleure façon de progresser. » Le gars de Berneau se veut ambitieux et la première ébauche de son calendrier 2022 en témoigne. « Je sais déjà que je disputerai toutes les Coupes d’Europe et pas mal de Coupes du Monde. Les week-ends libres, j’essaierai de me rendre en Coupe de France, le championnat le plus relevé en Europe. »

Un planning chargé alors qu’il combine sport de haut niveau avec ses études en kinésithérapie à l’Université de Liège. Deux activités qu’il juge complémentaires. « Je trouve un avantage à fonctionner sur les deux tableaux. Mes études sont tournées vers le sport, l’aspect scientifique et l’anatomie, autant de sujets qui m’intéressent particulièrement. » Bénéficiant désormais du statut d’Espoir Sportif (Adeps), Thibaut en profite pour effectuer certaines séances de sa préparation dans les salles du campus. Pour le reste, il s’entraîne avant tout sur la piste de Zolder et à domicile pour la préparation physique. « Je peux encore progresser physiquement ce qui est normal vu mon âge. Jusqu’ici, avec mon entraîneur nous avons travaillé la quantité, le volume pour construire un moteur. Nous allons pouvoir entrer dans une phase plus spécifique, s’attacher aux détails pour se rapprocher de la perfection. »

En équipe nationale, le Wallon se sent également comme un poisson dans l’eau, membre d’une jeune génération qui monte et replace la Belgique sur la carte du BMX. Une saine émulation qui profite à tous les pilotes, ambitieux à l’image de Thibaut qui a le regard tourné vers Paris et les Jeux de 2024. Un rêve qui devient doucement un objectif. « Les qualifications commenceront dans un an, explique-t-il. L’objectif est d’élever mon niveau d’ici là pour disputer un maximum de courses, obtenir des résultats et donc un maximum de points… »

Douze ans après Arnaud Dubois, Thibaut pourrait s’élancer sur une piste olympique!

J. Gr.

Photo Bart Knops