« Le plaisir doit toujours rester l’objectif principal »

La discrétion d’Alice Pirard n’a sans doute d’égal que son talent. La native de Theux, désormais établie à Gand n’a jamais cherché le feu des projecteurs et l’exposition. Chez elle, le vélo, et plus précisément le VTT, reste une passion, un art de vivre. Si elle mérite assurément sa place parmi les féminines de référence du cyclisme belge, c’est aussi pour cela.

Après une première carrière sur la route, sous le maillot du VC Ardennes – son papa en était le président emblématique et sa maman coachait les jeunes – Alice a quelque peu délaissé le vélo durant ses études d’ostéopathie. Une simple parenthèse puiqu’elle remontait ensuite en selle, sur un VTT cependant. Le virus du vélo ne l’avait pas quittée, bien au contraire. les randonnées du dimanche n’ont pas suffi longtemps à assouvir sa faim de sport et de découverte.

Recrutée au sein du Team Merida Wallonie (ancienne version du BH Wallonie MTB), elle a longtemps incarné la figure de proue du VTT wallon, collectionnant les résultats tant au niveau national qu’international. Rapidement, ses préférences (et ses performances) se tournent vers le Marathon et les épreuves par étapes: des épreuves de longue haleine qui correspondent parfaitement à ses qualités et à ses aspirations, d’autant que cela lui permet d’élargir ses horizons…

Parmi ses plus belles expériences, des séjours en Afrique du Sud, pour le Cape Epic, et en Australie, pour la  Coupe du Monde et, surtout le Crocodile Trophy, remporté en fin de saison 2016. Un succès prestigieux et reconnu qui figure en bonne palce sur une carte de visite qui recense aussi sept titres de Championne de Belgique Marathon (dont un sur ses terres, à Theux).  Des victoires en Belgique, en Suisse, en Espagne… Des cascades de podiums et de Top 10 dans les épreuves les plus réputées et les plus redoutables du calendrier.

La compagne de Michiel Van Aelbroeck (également passé au VTT après de brillants états de service sur route chez les juniors) cacherait-elle derrière son timide sourire un côté légèrement masochiste? « Non, ce que j’aime sur le plan sportif, c’est de pouvoir aller chercher et repousser ses limites techniques, mentales et physiques, explique-t-elle. Le contact avec la nature, les voyages, les rencontres internationales représentent autant de sources de motivation. Apprendre d’autres cultures, partager des aventures avec des gens de partout dans le monde, c’est une chance! »

Alice Pirard pourrait inspirer bien des coureurs, jeunes ou vieux, débutants ou confirmés. Désireuse de poursuivre sur la même voie, tout en conservant des ambitions sportives – les Championnats d’Europe et du Monde Marathon 2021 sont notés dans son agenda – elle avance l’aspect collectif du vélo comme un argument important pour ceux qui démarrent. « Se joindre à un club ou un groupe, que cela soit sur la route ou en VTT, c’est comme ça qu’on apprend le plus. En partageant des sorties avec des gens plus ou moins expérimentés, on peut progresser et rester motivé! »

Et si elle a connu les podiums, l’équipe nationale et les grands Championnats, ce n’est pas pour autant qu’elle a perdu la raison essentielle d’enfourcher son vélo, à l’entraînement ou sur une ligne de départ, un dossard sur le dos. « Le plaisir doit primer: ça doit rester fun. Le vélo est un moyen de détente, il faut éviter une fixation sur des résultats, sur l’objectif d’atteindre un tel ou tel niveau. L’amusement constitue le meilleur moteur. »

Plus qu’un conseil, une devise que tout sportif devrait adopter.

A. L. et J. Gr.