Un prestigieux succès pour le Team Wallonie
Il est sans doute passé par toutes les émotions sur le week-end, Jarno Widar. Difficile en effet de faire plus contrasté en aussi peu de temps. Leader désigné du Team Wallonie engagé sur la Classique des Alpes, le coureur de Chevigny ne cachait pas son ambition: la victoire. Si le moral était au beau fixe jeudi en arrivant, la reconnaissance du vendredi allait tout précipiter. Dans la descente du Col du Blanchet, Jarno Widar et Victor Vaneeckhoutte chutaient basculant quelques mètres en contrebas. Une petite catastrophe et une soirée à l’hôpital pour le coach Ludovic Draux et ses deux coureurs: points de suture au coude pour Jarno, radiographie (traumatisme mais pas de fracture) pour Victor.
Pas vraiment l’idéal pour s’attaquer à une épreuve de ce calibre mais autan le vendredi fut noir, autant le samedi allait se révéler éclatant. Les maillots du Team Wallonie se montraient actifs, présents à l’attaque alors que leur leader se montrait attentif. Dans le Mont du Chat, le groupe de favoris se réduisait peu à peu pour ne laisser qu’un duo en tête, Jarno Widar et le Français Paul Seixas. C’est au sprint que le Limbourgeois l’emportait à La Bridoire, aussi fier que soulagé. « C’est incroyable! Ce n’était pas évident, je ne savais pas vendredi soir si je pourrais m’aligner, rouler à 100% de mes moyens. »
Alors que ses équipiers franchissaient tous la ligne d’arrivée – dont un épatant William Graff, l’Eupenois se classant 6e – le vainqueur du jour savourait à juste titre un bouquet prestigieux… de plus, deux semaines après avoir dominé le Tour des Flandres, six jours après être devenu Champion de Belgique à Brasschaat. Collectionneur de victoires, le coureur de Chevigny avouait que celle-ci… « C’est le plus beau succès de ma carrière jusqu’ici. Une grande course, dans la montagne, mon terrain préféré. Je sais maintenant que je peux m’y exprimer, de bon augure pour la suite. »
La suite qui l’emmènera au Troefo Saarland avec l’équipe nationale puis au Tour du Valromey avec le CC Chevigny. Club, sélection wallonne ou nationale, le coureur ne fait pas de différence. « Ce déplacement avec le Team Wallonie s’est parfaitement déroulé: l’ambiance avec les équipiers était excellente, le courant passait bien avec le coach et le staff a bien géré aussi. Honnêtement, je ne fais pas de différence, priorité à la course. »
Collaboration et réussite collective
Des propos plutôt bien accueillis par un coach tout aussi heureux, et pas seulement par le dénouement. « C’est fatiguant et stressant mais cela en valait la peine. Tous les choix se sont révélés justifiés. Tout le monde a donné le maximum et je dois surtout remercier le staff de l’équipe nationale (qui encadrait la sélection flamande) pour le coup de main apporté vendredi soir, tant au niveau mécanique que du massage de nos coureurs. »
Pour le Team Wallonie Juniors, il s’agit aussi d’un excellent boost pour le moral, un encouragement pour la suite et la preuve que le dialogue constructif permet de surmonter pas mal d’obstacles… qui n’en sont finalement pas. « Mon principe de base est que tout le monde doit oeuvrer dans le même sens, à commencer par la FCWB et les clubs. Tous les avis sont pris en compte même si on ne peut jamais contenter tout le monde. Idem au niveau des garçons, quel que soit leur club, qu’ils soient Wallons ou Flamands, peu importe: une fois qu’ils sont repris, ils fonctionnent ensemble et défendent le même maillot. »
Pour le coup, malgré une reconnaissance chahutée, les choses se sont bien emboîtées. Un bilan parfait auquel ont contribué un coach, son staff, le staff de l’équipe nationale, quatre clubs, des coureurs FCWB, qu’ils soient du sud ou du nord du pays. La preuve que…
J. Gr.
Phot: Rbert Gachet – DirectVélo