Le GP Samyn, une entrée corsée mais appréciée

Engagée au départ du GP Samyn sous le maillot Bingoal WB Ladies, Eleanor Wiseman a terminé l’épreuve et pris un plaisir certain. Un début face aux pros, sur un parcours redoutable et cassant, un cadeau emposionné? Pas pour elle visiblement.

Eleanor, comment s’est passé ce premier test de la saison?
« Plutôt bien, c’était une super expérience. Pour notre équipe c’était un grand rendez-vous. On savait qu’il faudrait accrocher. Le parcours se révélait assez cassant mais cela me convient plutôt. Je tire plus facilement mon épingle du jeu quand la course est dure. »

A ce niveau-là, vous avez été servie face à des filles d’équipes professionnelles du top mondial.
« Si je fais du vélo, c’est justement pour me mesurer à ce qui se fait de mieux. Je préfère m’accrocher et donner le maximum pour terminer une course de haut niveau que rouler et réussir un meilleur résultat dans une épreuve sans importance. »

On vous connait encore assez peu. Bruxelloise mais de quelle nationalité ?
« Ah, c’est une bonne question ! J’ai vu qu’au Samyn, j’étais renseignée comme Américaine ! En fait, j’ai la nationalité britannique mais j’ai introduit une demande pour devenir Belge. Le dossier est en course, le coronavirus n’a sans doute pas aidé à faire avancer les choses. Mais famille est belge, de Bruxelles (Woluwé)t, je me sens déjà belge, reste encore à ce que cela devienne officiel. »

Mais vous êtes tout de même liées aux Etats-Unis ?
« Oui, j’y travaille, je donne des courses à l’université, en Californie : en visioconférence depuis Bruxelles. Et je suis actuellement occupée à rédiger une thèse. D’un côté c’est exigeant parce que mes journées sont longues mais cela me permet aussi d’aménager mes horaires ou de me libérer… un mardi pour rouler au Samyn ! »

D’où vient votre passion pour le vélo ?
« J’ai d’abord pratiqué le triathlon à un certain niveau aux Etats-Unis mais une blessure au genou m’a obligé à arrêter : je ne peux plus courir. Heureusement, le vélo est un sportif où les mouvements sont circulaires, et c’était la discipline que je préférais au niveau triathlon. J’ai donc commencé à rouler et à disputer certaines courses au Etats-Unis. »

Vous avez pris une licence chez nous en 2020, sans vous douter que ce projet Bingoal allait voir le jour.
« En effet, je ne savais pas trop où j’allais, ne connaissant rien au niveau du cyclisme ici. Heureusement, j’ai rencontré Ludivine et j’ai eu la chance d’arriver au moment où son projet voyait le jour. Je compte vraiment donner le maximum et profiter de la chance que les autres filles et moi avons reçues. »

Une chance que vous appréciez peut-être encore davantage que les autres, un an après…
« En effet, je suis même heureuse d’aborder le sujet. Voici un an exactement, on m’a diagnostiqué un cancer de la thyroïde, ce qui a forcément mis entre parenthèses mes activités sportives en 2020. Aujourd’hui, tout va bien, la guérison est pratiquement acquise. Mais cela m’a aussi permis de me recentrer sur l’essentiel, et apprécier les choses, les vivre pleinement. »

Quels sont les objectifs fixé ou les courses qui vous conviennent ?
« A priori, on avait prévu avec Ludivine de travailler par bloc afin de coller avec des séjours aux Etats-Unis (pour m’entraîner) et en Belgique (pour les courses). On verra quand les compétitions reprendront, La Ronde de Mouscron étant notre prochaine échéance. A ce stade, je préfère les épreuves où il faut montrer de la force et du caractère, je suis moins à l’aise s’il faut frotter et bien se placer. »

L’appétit et la motivation en tout cas ne font pas défaut, un exemple pour ses équipières!

Propos recueillis par J. Gr.